Côte d’Ivoire (Dialogue pour la paix) / Béoumi : Sidi Touré promeut l'unité entre communautés
À l'approche des échéances électorales de 2025, le département de Béoumi se dresse en modèle de prévention. Sous l'impulsion du ministre Sidi Tiémoko Touré, fils de la région, un vaste programme de sensibilisation a été mené pendant près d'un mois, culminant avec la grande marche républicaine pour la paix prévue samedi 20 septembre 2025. Une initiative proactive pour sceller l'unité et prévenir toute résurgence des tensions intercommunautaires, dont le département a souffert en 2019.
Le parcours de Sidi Touré a été un véritable "pèlerinage pour la paix", accompagné du maire adjoint, Kouamé Armand dit Djézou et du président de la Fédération des Mutuelles d'Ando Kekrenou, Alla Guillaume. Il a été marqué par une série de rencontres ciblées avec toutes les couches de la société. Son approche a été celle de la proximité et du dialogue direct, n'hésitant pas à descendre de son véhicule pour échanger avec les habitants, comme en témoigne la vidéo virale où il a acheté et payé généreusement du maïs à une vendeuse de rue, un geste salué comme une reconnaissance de la dignité et du labeur quotidien.
RENFORCER LES PILIERS DE LA PAIX : CHEFS COUTUMIERS ET LEADERS RELIGIEUX
La tournée a débuté par un dialogue de fond avec les gardiens des us et des coutumes. Le ministre a rencontré les chefs des tribus de Béoumi, dont ceux des villages d'Ando Kékrénou, de Zèdè Bossi, de Zèdè de Djanhou, de Bandamassi et de Bodokro. Devant eux, il a réaffirmé que le développement repose sur le "vivre-ensemble", l’unité et la cohésion. Les chefs, saluant cette démarche de respect et de dialogue, ont assuré le ministre de leur engagement à œuvrer pour un avenir pacifique. « Nanan, dites aux enfants de ne pas répondre à une provocation, si on leur marche sur le pied, qu’ils le retirent et s’en aillent sans histoire » a-t-il conclu.
Le même message a été porté auprès des communautés religieuses. Après la prière du vendredi à la grande mosquée de Béoumi, Sidi Touré a sollicité l'appui des leaders musulmans, les invitant à confier la réussite de la marche à leurs prières. Il s'est ensuite rendu auprès des communautés chrétiennes, catholiques et méthodistes, renforçant le message d'unité et de cohésion.
UNE DÉMARCHE INCLUSIVE : JEUNES, FEMMES ET COMMUNAUTÉS
L'initiative a accordé une place centrale aux autres forces vives de la société. Le ministre a tenu à rencontrer des groupes spécifiques pour leur confier la mission de sensibilisation.
Communautés allogènes et non-Malinké : les représentants des communautés Malinké (Gbatigui), mauritaniennes, sénégalaises et nigérianes ont été sensibilisés à l'importance de préserver la paix pour garantir un processus électoral apaisé.
Il a échangé avec les représentantes des différentes associations féminines et les mareyeuses, saluant leur dynamisme et leur rôle de moteur du développement et de la paix dans leurs familles et leurs communautés.
Considérant que la jeunesse est la frange la plus active mais aussi la plus vulnérable aux crises, il a rencontré les organisations de jeunes et la Mutuelle de développement des jeunes du département. Il a remis des moyens à ces jeunes pour qu'ils se fassent les ambassadeurs de la marche auprès de leurs pairs, les invitant à se joindre massivement au cortège du 20 septembre. Avec les jeunes le message de Sidi est dans un langage familier afin qu’ils comprennent : « chers jeunes frères et sœurs, votre avenir réside dans la paix, pourquoi vous vous bagarrez avec un ami, un frère avec qui vous marchez, vous allez au champ, vous prenez un pot, ne vous laissez pas posséder par le diable en cette période », a-t-il conseillé.
La tournée a également permis des échanges avec les commerçants, qui ont d'ailleurs demandé au ministre de parrainer la 3e édition de leur fête sur le thème de la paix. Le message est clair : « La paix est une condition essentielle à la prospérité économique en temps de crise, ce sont vos magasins et affaires qui sont pillés en premier », a rappelé Sidi Touré.
UNE MARCHE NON-PARTISANE POUR SAUVER DES VIES
Le ministre a clôturé ses tournées par où où il devait commencer, a-t-il dit, chez le chef de village de Béoumi. Il a officiellement présenté l'organisation de la marche au chef de village de Béoumi, Nanan Djè Kouadio, et aux autres chefs de village. Il a insisté sur le caractère non-partisan de l'événement, soulignant qu'il s'agit avant tout de « sauver des vies à l'occasion des prochaines échéances. A cette dernière étape comme partout où il est passé, Sidi Touré a rappelé et insisté que Béoumi est une terre de brassage et de métissage, « vous ne pouvez pas voir une famille Baoulé sans un Malinké du fait d’un mariage et vice versa ».
Cette marche, qui partira de la gare pour se terminer à la mairie, est l'aboutissement d'un travail de terrain et d'une volonté de dialogue sans précédent. Elle symbolise la détermination d'une communauté de se réconcilier avec son passé pour construire un avenir serein, et montre la voie pour des élections apaisées en 2025.
Riche Ouattara avec Sercom