Côte d’Ivoire (Filière Riz) / Un arrêté interministériel fâche des Organisations de consommateurs!

« Nous indiquons notre ferme opposition à l’arrêté interministériel fixant ces cotisations professionnelles obligatoires et dénonçons : l’iniquité sociale d’une telle mesure, qui frappe indistinctement tous les consommateurs, sans distinction de niveau de vie ni de situation géographique… », s’est indigné, lundi 25 août dernier, lors d’une conférence de presse, à Abidjan-Plateau, le Collectif des organisations de défense des droits et intérêts des consommateurs de Côte d’Ivoire. BSC-NEWS vous propose l’intégralité de la déclaration.
Déclaration des organisations de consommateurs de Côte d’Ivoire portant dénonciation de l’arrêté interministériel n° 013/Meminaderpv/Mfb du 29 avril 2025 fixant l’assiette et le taux des cotisations professionnelles perçues sur la filière riz.
Au titre de l’année 2025
Nous, organisations de défense des droits et intérêts des consommateurs de Côte d’Ivoire, réunies en Collectif, portons à la connaissance de l’opinion nationale et internationale que Monsieur Kobenan Kouassi ADJOUMANI, Ministre d’État, Ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières a initié et signé conjointement avec Monsieur Adama COULIBALY, Ministre des Finances et du Budget un arrêté fixant un taux de cotisations professionnelles à 1 FCFA par kilogramme (1F/Kg) pour tous les acteurs de la filière riz à savoir les producteurs, transformateurs, distributeurs, semenciers et importateurs.
Et que ces cotisations professionnelles, conformément à l’arrêté interministériel les fondant, seront donc acquittées sur les quantités de riz produites, commercialisées ou importées ainsi que sur les quantités de semences commercialisées.
Considérant :
- Que le riz constitue l’un des aliments de base les plus consommés par les populations ivoiriennes en général et en particulier par les ménages à faibles revenus ;
- Que cette mesure, bien qu’annoncée comme un levier de développement de la filière rizicole, aura pour effet immédiat une hausse du prix du riz, répercutée sur le consommateur final ;
- Que les consommateurs, déjà durement touchés par la flambée des prix des produits de première nécessité, ne doivent pas être les variables d’ajustement de politiques économiques non inclusives ;
- Que cette décision inopportune a été prise sans consultation préalable des organisations de consommateurs, en violation à notre droit à la représentation.
Nous indiquons notre ferme opposition à l’arrêté interministériel fixant ces cotisations professionnelles obligatoires et dénonçons :
- L’iniquité sociale d’une telle mesure, qui frappe indistinctement tous les consommateurs, sans distinction de niveau de vie ni de situation géographique.
- L’absence totale de concertation, alors même que les consommateurs sont les principaux concernés.
- L’opacité autour de la gestion des fonds collectés, sans mécanisme clair de redevabilité, ni assurance quant à leur bonne utilisation au bénéfice de la filière ou des populations.
En conséquence, nous exigeons :
1- La suspension immédiate de l’arrêté interministériel fixant ces cotisations professionnelles de 1 FCFA/kg ;
2- La mise en place d’un cadre de concertation multipartite, incluant l’État, les acteurs de la filière riz, les organisations de consommateurs, en vue d’une évaluation rigoureuse et participative de l’impact de cette mesure ;
3- La recherche d’alternatives de financement équitables et transparentes pour le développement de la filière riz sans compromettre le pouvoir d’achat des consommateurs ;
4- La garantie d’une politique de sécurité alimentaire juste et durable, qui tienne compte des réalités socio-économiques des populations ivoiriennes.
Nous appelons enfin le Gouvernement à demeurer dans un esprit de justice sociale, de bonne gouvernance et de consolidation de la paix sociale à laquelle nous avons activement contribué.
Nous restons mobilisés et vigilants pour la défense des intérêts des consommateurs.
Fait à Abidjan, le 25 Août 2025
Les signataires de la déclaration